Le paradoxe de la dichotomie résolu par l'atome ?

Réfutation
Proposition de résolution personnelle


Dans les tentatives de résoudre le paradoxe de la dichotomie de Zénon, une idée fréquemment discutée dans les forums compare ce paradoxe à diviser un gâteau en deux, encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien.


Cette approche, que j'appelle la proposition atomiste, suggère qu'on finit par atteindre le dernier atome, expliquant ainsi que le parcours se termine une fois tous les atomes épuisés.


Toutefois, à mon avis, c'est une erreur. Elle oublie que le mouvement ne crée pas de matière et est totalement indépendant de celle-ci.


Considérer les paradoxes de Zénon uniquement sous l'angle atomiste est incorrect, car le problème soulevé par la dichotomie concerne le déplacement, et le mouvement, n'engendrant pas de matière, ne peut être justement compris en termes atomistes.


Par ailleurs, cette proposition oublie un aspect crucial "le temps": les paradoxes de Zénon prennent racine dans la dimension temporelle du mouvement. 


Un voyage nécessite une zone médiane tout comme il a besoin d'un point de départ et d'arrivée. Cette zone médiane est essentielle pour relier le début et la fin. Le mouvement n'est jamais instantané. Le défi est d'expliquer comment un objet peut achever un trajet en passant d'abord par une moitié, puis les moitiés suivantes, créant ainsi une série infinie de nouvelles moitiés à traverser. Le cœur du problème est d'expliquer comment atteindre la fin d'un trajet dans le temps.


Les paradoxes de Zénon ne concernent pas seulement l'espace divisé en parties de plus en plus petites. Avant d'atteindre sa destination, un objet doit suivre un ordre temporel précis : l'arrivée ne peut précéder le départ, ni le départ précéder le passage par la zone médiane. Si cela est vrai, pour la première zone médiane on peut postuler que c'est également vrai pour toutes les moitiés restantes. Comprendre cet ordre est difficile. Comment peut-on expliquer qu'un parcours se termine, alors que théoriquement, il ne devrait pas ? Comment l'expérience réelle du mouvement s'accorde-t-elle avec la théorie ?


On ne peut ignorer la théorie non plus. Si on dit qu'il n'est pas nécessaire de passer par une zone médiane, alors on suppose que l'objet peut arriver à destination instantanément, sans temps ni passage par une zone médiane. Cela reviendrait à dire que la téléportation est possible, si c’est vrai, il faudra alors le démontrer par l'expérience.


Cet article est libre de droit ; merci de mentionner la source.


Olivier Dusong